Angela Merkel a pris pour conseiller et gérer la crise du Covid19 le virologue Professeur Christian Drosten


Depuis janvier, l’Allemagne a réalisé plus de 2 millions de tests, soit quatre fois plus que la France. Tester massivement et isoler les malades s’est avéré une stratégie payante malgré le défi sanitaire, logistique et industriel qu’elle relève en mobilisant ses médecins et ses usines.
Berlin, correspondance Sky Satellite TV

C’est le  17 janvier 2020, le communiqué de presse n’intéresse guère que la communauté scientifique. « Une équipe du Centre allemand de recherche sur les infections a mis au point une méthode de détection du coronavirus qui circule actuellement en Chine », annonce le centre hospitalier universitaire de la Charité, à Berlin. La méthode doit « permettre de comprendre si le virus se transmet d’homme à homme ».

C’est une première mondiale. Le protocole de test, utilisant la PCR (polymérase Chain réaction), est aussitôt publié par l’Organisation mondiale de la santé #OMS. Mais à l’époque, la nouvelle passe quasiment inaperçue en #Europe. Le nouveau coronavirus semble exotique et lointain, la #Chine ne délivre que des informations parcellaires et #difficilement #vérifiables C’est incompréhensible d’avoir déclaré 3500 décès dus au coronavirus à Wuhan où il y a plus de onze 11 millions d’habitants et dans l’ensemble de la Chine habitent 1.5 billion des personnes.


Christian Drosten, Directeur des Instituts universitaires de Virologie de la Charité, de Berlin. Universitätsmedizin Berlin. https://braincity.berlin/en/our-ambassadors/prof-dr-christian-drosten/
Pourquoi les Allemands s’y sont-ils intéressés ? « Parce que développer rapidement des tests, c’est quelque chose que nous savons particulièrement bien faire », explique alors simplement le professeur Christian Drosten, qui dirige l’équipe de virologues de la Charité. Ce virologue allemand âgé de 48 ans est un peu le virologue star. Le directeur du département de virologie de l’hôpital universitaire de la Charité, à Berlin, est le virologue en qui les Allemands ont le plus confiance, selon un sondage effectué par le tabloïd allemand Bild, Conseiller du gouvernement allemand, connu du grand public via une émission de radio hebdomadaire, Christian Drosten est un virologue allemand reconnu. Face aux premières mesures de déconfinement, il met en garde contre une deuxième vague d’épidémie « plus puissante et incontrôlable ».

Alerté le 28 décembre par des collègues chinois, Christian Drosten ne possède pas à
ce moment la moindre particule du nouveau virus qui fait rage dans la ville de Wuhan. Mais il a de l’expérience : en 2003, ce spécialiste des coronavirus avait déjà mis au point le premier test de détection du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).

Dans son laboratoire berlinois, à partir de séquences de coronavirus déjà existantes, le chercheur crée un prototype virtuel. Il l’affine lorsque la #Chine publie les données #ADN du nouveau coronavirus. Vérification faite que son test ne détecte pas d’autres maladies, il demande à ses collègues chinois, dont il tient à préserver l’anonymat, d’en contrôler l’efficacité auprès de leurs patients.

C’est un succès. La mise au point d’un test fiable et accessible à tous a pris à peine vingt jours. Tester et isoler : la stratégie des autorités allemandes dès le 1e février
Christian Drosten ne s’arrête pas là. Par précaution et souci de transparence, le chercheur envoie la séquence génétique du nouveau virus et les référentiels de tests à tous les laboratoires d’#Allemagne. Ils ne restent pas longtemps dans les tiroirs : dès le 27 janvier, le premier cas de coronavirus est détecté dans le pays, quatre jours après les premiers cas en France, des touristes chinois.

En Bavière, c’est un employé de 33 ans d’un sous-traitant automobile qui a été contaminé par une collègue arrivée de #Shanghai quelques jours plus tôt. Il s’agit du tout premier signalement d’une transmission interhumaine sur le sol européen. L’homme est aussitôt placé en #quarantaine ainsi que son entourage privé et professionnel. Son entreprise, Webasto, ferme ses portes durant quinze jours. Le foyer est rapidement circonscrit.

Tester et isoler : la démarche promue par le virologue, conseiller de la chancelière Angela Merkel, devient dès lors, au tout début février, la stratégie des autorités allemandes face au #SARSCoV2. Elles s’inspirent du modèle de dépistage sud-coréen et suivent un triple objectif : éviter que les porteurs du virus ne contaminent d’autres personnes ; permettre une prise en charge médicale précoce pour éviter les complications, et avec elles, la saturation des hôpitaux ; se faire une image plus complète de l’épidémie pour adapter la réponse sanitaire sur le long terme.
Attachée à son industrie, l’Allemagne a l’avantage d’avoir conservé sur son territoire des fabricants de tests et de réactifs.

Le 1er février, l’autorité fédérale de santé publique, l’institut #Robert_Koch, exige le dépistage de tout cas suspect avec des critères plus larges qu’en France : il suffit de présenter des symptômes, même légers, et d’avoir été en contact avec une personne diagnostiquée positive, ou bien, jusqu’à récemment, de revenir d’une zone à risques.
Un défi sanitaire, logistique et industriel que le pays entend relever en mobilisant ses médecins et ses usines


Allemagne Germany: Le nombre des décès par jour (number of coronavirus deaths per day).

La règle d’or : l’anticipation. C’est ainsi que dès le 11 mars, l’institut Robert-Koch place l’ensemble de la région française Grand Est en « zone à risques ». La décision fait bondir Christian Lannelongue, qui dirige alors l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est, car à ce moment-là, seule l’Alsace, et plus particulièrement Mulhouse, est considérée comme un foyer épidémique par les autorités françaises. Les semaines suivantes montrent que le coronavirus s’était en fait déjà largement propagé dans les départements limitrophes.

Les régions frontalières de la France, qui accueillent chaque jour 40.000 travailleurs venus de l’Hexagone, s’inquiètent. Dans une lettre, le ministre-président de la Sarre, Tobias Hans, va même jusqu’à demander au gouvernement fédéral d’intervenir auprès de la France pour s’assurer qu’un « dépistage complet » soit mené et que « la France fait tout ce qui est en son pouvoir pour contenir la propagation » du virus.





Cas confirmés de Covid-19 pour certains pays
Affichage du nombre de cas depuis le jour du 100e cas, à l'aide d'une échelle logarithmique. Données correctes à 23 h 59 UTC.

Tandis qu’à cette date le président français Emmanuel Macron se focalise encore sur les gestes barrières les lits manquants dans les hôpitaux (la France a supprimée 100.000 lits en 20 ans et 17.500 depuis 2016-2020), la reforme des retraites les gilets jaunes, l’Allemagne, elle, est déjà lancée dans le dépistage massif.

Un défi à la fois sanitaire, logistique et industriel qu’elle entend relever en mobilisant ses médecins et ses usines. Entre la fin janvier, où elle ne réalise encore que quelques milliers de tests, et la mi-mars, elle passe à 350.000 tests effectués par semaine.
Très attachée à son industrie, l’Allemagne a l’avantage d’avoir conservé préservé, protégée sur son territoire des fabricants de tests et de réactifs et ne sont donc pas dépendants de la Chine ni d’aucun pays asiatique.

Ainsi, dès la fin janvier, TIB Molbiol commercialise le premier kit au monde de détection PCR du coronavirus, en collaborant avec la l’hôpital universitaire de la Charité à Berlin. Son prix : 2,50 euros l’unité. La PME berlinoise de quarante employés multiplie par cinq sa production de kits prêts à l’emploi entre janvier et mars.

Le tissu de PME, le Mittelstand allemand, se révèle déterminant, bien plus que les géants nationaux de l’industrie pharmaceutique comme Bayer. Plus flexibles que de grandes entreprises, mais aussi moins solides face à la récession, plus de 500 PME se mettent en réseau pour participer à l’effort collectif en espérant sortir ainsi plus vite de la crise.

La pénurie d’écouvillons, ces petites brosses qui servent à effectuer les prélèvements dans la gorge ou le nez, menace ? Dans le Brandebourg, l’usine de plastiques SWK Innovations transforme sa chaîne de production pour fabriquer 60.000 unités par jour.

Les tests sont effectués, aussi, par de nombreux cabinets généralistes
Sur le terrain, les prélèvements sont faits non seulement par les hôpitaux et les
agences locales de santé mais aussi par de nombreux cabinets généralistes.
Pour les médecins de famille allemands, qui ont l’habitude de pratiquer prises de sang et prélèvements d’urine eux-mêmes, ce n’est qu’un acte de plus, entièrement pris en charge par l’assurance maladie. Pour les patients, notamment les personnes âgées, c’est aussi plus simple et plus rapide.

À Berlin, le prélèvement a lieu soit lors d’une visite à domicile du médecin traitant, soit dans l’un des 19 cabinets spécialement équipés pour accueillir des cas suspects.
Les analyses sont réalisées dans de gros laboratoires régionaux, publics et privés, y compris vétérinaires, qui ont rapidement pu augmenter leurs capacités, grâce à une forte automatisation des procédures. A

insi, depuis janvier, l’Allemagne a réalisé plus de 2 million de tests, soit quatre fois plus que la France. Le professeur Christian Drosten est devenu un héros national et la stratégie allemande semble payante.

Après l’épisode bavarois, le SARS-CoV-2 est réapparu sur le territoire en février et début mars, après le retour d’Allemands aisés partis en vacances dans les foyers épidémiques d’Italie du Nord et d’Autriche.

À elle seule, la station de ski d’Ischgl dans le Tyrol autrichien est jugée responsable de la contamination de près de 9.000 Allemands. Cela aurait pu être dévastateur, mais le dépistage précoce associé à une mise en quarantaine a largement freiné la propagation, notamment auprès des plus fragiles.

Selon les statistiques de l’institut Robert-Koch, un suivi quotidien et précoce a permis de soigner à la maison 90 % des malades. Dès lors, la capacité de lits en soins intensifs apparaît secondaire : hier, seuls 2.908 patients étaient hospitalisés en Allemagne, dont 2.112 en réanimation. En France, selon les données officielles, 30.106 étaient en soins intensifs, dont 5.433 en réanimation.

L’Allemagne a commencé un retour progressif à la normale avec la réouverture des petits magasins et de certaines classes.

Certes, l’Allemagne possédait avant la crise la plus grande capacité de lits en soins intensifs d’Europe : 28.000 places, qui sont passées à 40.000 début avril. Mais aujourd’hui, les médecins constatent que la plupart des lits réservés pour les patients atteints du Covid-19 sont vides. Le ministre fédéral de la Santé, Jens Spahn, envisage même de libérer des places pour d’autres malades.

L’épidémie est « maîtrisable », a assuré lundi 20 avril Jens Spahn. Le taux d’infection, c’est-à-dire le nombre de personnes contaminées par un porteur du virus est passé de trois à 0,9 en quelques semaines.

Les autorités restent prudentes. Leur nouvel objectif, est de passer à 4,5 millions de tests par semaine, en dépistant aussi les personnes asymptomatiques.
Le pays aimerait aussi généraliser les tests « d’immunité », dits sérologiques en France, pour savoir quel pourcentage de sa population a déjà été atteint du coronavirus et a développé des anticorps. Mais pour l’instant, ces tests ne sont pas jugés assez fiables.

L’Allemagne aura-t-elle les moyens de ses ambitions ?
À l’heure actuelle, l’Allemagne teste bien plus que la France, mais selon l’Association allemande des laboratoires accrédités (ALM), les laboratoires auraient la capacité d’en analyser le double.
Malgré les efforts, le nombre de médecins et fonctionnaires de santé qui réalisent les prélèvements reste insuffisant. Le ministère de la Santé a promis d’augmenter en urgence les effectifs des agences de santé allemandes pour généraliser des unités mobiles de dépistage sur tout le territoire.

Puisque vous êtes ici nous avons une faveur à vous demander. La crise écologique ne bénéficie pas d’une couverture médiatique à la hauteur de son ampleur, de sa gravité, et de son urgence.  Attention au taux de reproduction du virus

Depuis le début de ce déconfinement, l’Allemagne a cinq 5.000 mille décès des patients du #coronavirus et on constate dans l’ensemble de l’Allemagne un rebond du nombre des cas laissant craindre une deuxième vague. Le virologue Christian Drosten pense que ce déconfinement anticipé est une erreur : « Je regrette ce qu’il se passe depuis quelques jours.

 Nous sommes sur le point de perdre complètement notre avance sur la maladie », estime le scientifique dans l’interview. « Nous sommes l’un des rares pays au monde où le nombre d’infections diminue ».

Ce que craint le virologue, c’est l’augmentation du taux de reproduction du virus. Actuellement, en Allemagne, une personne infectée contamine 0,9 personne en moyenne. Mais même sous la barre de 1, le virus continue de se propager, précise HLN. Et si les efforts sont relâchés trop rapidement, il prédit une deuxième vague de contamination, plus puissante et plus difficile à contenir que la première, puisqu’elle démarrerait partout en même temps, rapporte le quotidien belge. « Nous nous retrouverons dans des situations où des camions-citernes remplis de désinfectant circuleront dans les rues, car ce sera les seules mesures, désespérées, pour combattre le virus », selon Christian Drosten.

Pour illustrer ses propos, le virologue s’inspire de la grippe espagnole, qui a touché le monde en 1918. Il explique qu’elle est d’abord apparue au printemps et s’est propagée de manière inégale. Grâce à des mesures de couvre-feux et aux effets de l’été, elle a disparu pendant quelques temps, avant de revenir encore plus puissante à l’automne. Selon les dires du professeur Christian Drosten, sur les millions de mors causés par la maladie, la plupart sont survenues durant la deuxième vague.

En France on a parlé de déconfiner avec la menace d’une deuxième vague du coronavirus. Bien que le Sars et autres virus soient disparus totalement à la fin du mois de mai début de juin et que le professeur français Didier RAOULT de l’IHU de Marseille a prédit en signant et persistant par communiqué de presse et interview à BFMTV que le coronavirus disparaît d’ici la fin du mois de mai 2020. Le professeur Dr. Didier Raoult sera interviewé ce soir 30 avril 2020 / 20h30heure de Paris, Madrid, par la chaîne d'information française #BFMTV avec ensuite 2 heures des questions et réponses avec des journalistes européeens.  



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